
On entend de plus en plus parler des plantes indigènes et des aménagements comestibles — 2 approches qui contribuent grandement à la biodiversité de nos espaces paysagers. Les plantes indigènes, bien adaptées à notre climat, offrent une belle résistance et remplissent plusieurs fonctions écologiques essentielles. Quant aux aménagements comestibles, ils enrichissent également la biodiversité… tout en garnissant nos assiettes et nos congélateurs! 🙂
Et si certaines plantes pouvaient tout faire à la fois? 🙂 Eh oui, ça existe! On parle ici des plantes indigènes comestibles. Le summum de la plante, non? 🙂
Partons ensemble à leur découverte!
Aujourd’hui, je vous propose d’en explorer quelques-unes… et qui sait, peut-être qu’elles trouveront une place dans votre aménagement!
1. Airelle vigne d’Ida (Vaccinium vitis-idaea)
Description
L’airelle vigne d’Ida est un petit arbuste rampant, idéal comme couvre-sol. Plantée en plein soleil, elle forme un tapis dense qui limite la croissance des mauvaises herbes. Il s’agit d’une petite plante ligneuse d’environ 30 cm par 30 cm, aux feuilles persistantes, qui pousse habituellement dans des sols acides et sablonneux. Elle porte des fleurs roses en juin.
Le fruit
Le fruit, appelé airelle, est une baie rouge semi-juteuse que l’on récolte après quelques gels au sol. Il existe une espèce sauvage, Vaccinium vitis-idaea var. minus, qui pousse dans le nord du Canada. Ces airelles sont récoltées à l’état sauvage dans toutes les régions boréales : Scandinavie, Europe, Alaska, États-Unis, ainsi que dans les parties nord-ouest et nord-est du Canada (source : Agrinova, 2008).
Conditions de culture
Très rustique (zone 2a), cette plante préfère les endroits ensoleillés, secs et frais. La pollinisation par les insectes est nécessaire. Planter plus de 2 plants pour une pollinisation croisée entre plusieurs individus permettra une bonne production de fruits.
Utilisations comestibles
Le fruit peut être consommé frais, à la condition d’aimer les goûts intenses, acidulés, légèrement amers et subtilement sucrés — d’ailleurs, son goût est parfois comparé à la canneberge fraîche. Le fruit est toutefois meilleur lorsqu’il est cueilli après les premières gelées, et il peut être cueilli tout l’hiver, car il est persistant. Il est parfait pour la transformation : pâtisseries, confitures, gelées, sauces, tisanes, thés.
Propriétés médicinales
Les feuilles et les fruits sont utilisés à des fins médicinales. Ils contiennent des flavonoïdes aux propriétés antioxydantes, une grande quantité de vitamine C, ainsi que des tanins. Les feuilles et les tiges contiennent également de l’arbutine, utilisée pour soigner les troubles intestinaux. La quantité d’anthocyanes présente dans le fruit lui donne aussi un potentiel pour l’industrie des colorants alimentaires.
Pour en savoir plus
Source de l’image : Les Airelles des frères
2. Sureau du Canada (Sambucus canadensis)
Description
Le sureau du Canada est un grand arbuste indigène de l’est du Canada et des États-Unis. Il atteint environ 3 mètres de hauteur pour 2 mètres de largeur. On l’utilise souvent en fond d’aménagement paysager pour former un bel écran végétal, idéal pour créer de l’intimité. C’est l’un des seuls fruitiers nordiques qui s’épanouit particulièrement bien dans les sols humides, mais il tolère aussi les sols argileux et secs. Il pousse rapidement, est facile à cultiver, et ses fleurs comme ses fruits ont de nombreuses utilisations culinaires et médicinales.
Conditions de culture
Le sureau préfère une exposition ensoleillée pour une production optimale de fruits, mais il pousse aussi très bien à la mi-ombre ou à l’ombre. Il fleurit au début de juillet, et les fruits, de couleur violet foncé à noir, se récoltent dès le début de septembre. L’arbuste est autofertile, mais une pollinisation croisée (avec au moins deux individus) assure une récolte plus abondante. Grâce à ses longues racines horizontales et sa tolérance aux milieux humides, il est idéal pour les zones de restauration écologique, comme les rives de lacs ou de rivières.
Utilisations comestibles
Les baies et les fleurs du sureau sont comestibles à condition d’être cuites. Les fruits possèdent une acidité agréable et une légère astringence. Ils sont riches en antioxydants, notamment en polyphénols, et contiennent une forte concentration de vitamine C. On peut les transformer en gelées, confitures, sirops, jus ou barres de fruits. Un sirop épicé préparé à partir des baies est souvent utilisé comme remède naturel contre le rhume, la toux ou pour stimuler le système immunitaire.
⚠️ À noter : les baies non mûres sont toxiques (elles contiennent des glucosides cyanogéniques) et ne doivent pas être consommées. Seules les baies bien mûres sont sécuritaires et bénéfiques pour la santé.
Utilisation des fleurs
Les fleurs ont un grand potentiel culinaire : on peut les transformer en liqueur estivale, les frire dans une pâte à crêpes, les intégrer à des vinaigres ou sirops, ou encore parfumer des confitures. Séchées, elles font d’excellentes tisanes.
Autres usages traditionnels
Certaines parties du sureau ont des usages non alimentaires. Par exemple, les feuilles et l’écorce interne des jeunes pousses ont été utilisées comme répulsif naturel contre les moustiques. L’écorce permet aussi de produire une teinture noire, et les tiges creuses peuvent servir à fabriquer des sifflets ou des flûtes. Le sureau est reconnu comme plante médicinale par les Premières Nations, qui en utilisaient différentes parties pour leurs propriétés laxatives, diurétiques, expectorantes, purgatives et stimulantes.
Précaution
Les feuilles, les branches, l’écorce, ainsi que les baies non mûres, sont toxiques et ne doivent pas être consommées.
3. Aronia noir (Aronia melanocarpa)
Description
L’aronia est un arbuste indigène très ornemental, parfait pour intégrer aux aménagements paysagers autant en haie intime, en massif en fond de terrain, qu’en plante vedette. L’Aronia melanocarpa est l’espèce indigène au Québec, et plusieurs cultivars intéressants sont maintenant disponibles. Il atteint facilement de 1,5 à 2 mètres de hauteur et se distingue par sa beauté en toute saison.
Conditions de culture
Très rustique et peu exigeant, l’aronia s’adapte à une variété de sols, incluant ceux plus argileux, et préfère une exposition en plein soleil ou en mi-ombre. Il apprécie les sols frais, bien drainés, mais tolère aussi des conditions plus difficiles. La floraison survient au printemps avec une multitude de petites fleurs blanches qui attirent les pollinisateurs. L’été, son feuillage vert foncé et lustré est superbe, et à l’automne, il prend des teintes rouge vif spectaculaires.
Utilisations comestibles
Les baies de l’aronia sont petites, noires et très riches en antioxydants, notamment en polyphénols et en anthocyanines. Elles peuvent être consommées fraîches, mais leur goût astringent les rend plus intéressantes une fois transformées. On les utilise couramment pour faire des confitures, gelées, jus, sirops, tisanes et même des vins. Ce sont de véritables « superfruits » dont les propriétés nutritionnelles sont de plus en plus reconnues.
Biodiversité et intérêt paysager
En plus d’être un atout esthétique pour le jardin, l’aronia est une plante utile à la biodiversité. Elle attire une grande variété de pollinisateurs, contribue à la santé des sols et offre un abri pour la faune. C’est une plante résiliente, à la fois belle, nourricière et écologique.
Pour en savoir plus
Consultez mon blogue pour découvrir tous les avantages et particularités de l’Aronia melanocarpa : Les merveilles méconnues de l’aronia melanocarpa
4. Sorbier d’Amérique (Sorbus americana)
Description
Parmi les différents sorbiers, c’est le sorbier d’Amérique qui est indigène chez nous. On l’appelle aussi le cormier. À l’état sauvage, il prend souvent la forme d’un gros arbuste, ou d’un petit arbre. Il est facile à reconnaître en hiver grâce à ses grappes de fruits rouges qui persistent longtemps sur les branches.
Conditions de culture
Ce petit arbre préfère les sols humides et bien drainés, mais il s’adapte bien à différents types de sol. Il s’épanouit particulièrement bien en plein soleil. Sa croissance est relativement lente, mais il peut atteindre de 7 à 10 mètres de hauteur dans de bonnes conditions. Il offre un intérêt visuel toute l’année : floraison blanche abondante au printemps, fruits rouge vif à l’automne, persistants à l'hiver et feuillage coloré spectaculaire à l’automne.
Utilisations comestibles et médicinales
Les fruits, appelés cormes, prennent des teintes allant du orange au rouge. Ils ne doivent pas être consommés crus. Récoltés très tard en saison, après les premiers gels, ils servent à fabriquer gelées, confitures et marmelades. Les cormes peuvent être congelés ou séchés.
Traditionnellement, on leur reconnaît des propriétés antiscorbutiques, diurétiques et bénéfiques contre la diarrhée, la dysenterie et même la dépression nerveuse.
⚠️ Attention : bien identifier la variété avant de consommer les fruits. Toutes les espèces de sorbiers ne sont pas comestibles.
Biodiversité et intérêt paysager
Le sorbier d’Amérique attire une grande diversité d’oiseaux, qui raffolent de ses fruits, et ses fleurs printanières sont appréciées des pollinisateurs. C’est un arbre très ornemental, parfait pour intégrer la biodiversité à nos aménagements tout en profitant de sa beauté naturelle.
5. Gingembre sauvage (Asaret du Canada – Asarum canadense)
Description
Petite vivace indigène de la zone 3, le gingembre sauvage est une plante rampante idéale pour créer un couvre-sol dense et rapide, que ce soit au soleil, à la mi-ombre ou à l’ombre. Son feuillage en forme de cœur, vert émeraude au fini duveteux, presque argenté, est très décoratif. Il atteint environ 15 cm de hauteur et 20 cm de largeur, mais s’étend efficacement par ses rhizomes rampants.
Condition de culture
Le gingembre sauvage préfère les sols riches, frais et humides, et gagne à être protégé par un paillis de feuilles mortes en automne. Il produit de petites fleurs pourpres discrètes en mai-juin, souvent bien cachées sous le feuillage.
Usages traditionnels et propriétés
Il ne faut pas le confondre avec le gingembre asiatique – aucun lien botanique –, mais son rhizome aromatique a également été utilisé à des fins culinaires et médicinales.
Les Premières Nations utilisaient les racines et les feuilles de cette plante pour préparer des infusions médicinales, soulager la douleur et traiter certains troubles digestifs. Certaines sources rapportent que ses propriétés servaient aussi à rehausser les plats et à neutraliser d’éventuels poisons dans la viande d’origine incertaine.
Son rhizome dégage un arôme rappelant un mélange d’épices chai : des notes de cardamome, girofle, poivre et cannelle, bien au-delà du simple goût de gingembre.
⚠️ Prudence : assurez-vous d’une identification certaine avant consommation, et prenez le temps de vérifier les interactions possibles avec vos médicaments.
Sources des images : https://www.aiglonindigo.com/produit/57/gingembre-sauvage
6. Amélanchier sauvage (Amelanchier spp.)
Description
L’amélanchier est un arbre indigène drageonnant, souvent rencontré à l’état sauvage sous forme de bosquets denses et élancés, donnant à la plante un port arbustif vertical et gracieux. Bien qu’on le considère comme un arbre, il pousse fréquemment en gros arbustes touffus, ses rejets formant de petites colonies.
Il existe entre 15 et 30 espèces indigènes d’amélanchiers en Amérique du Nord, qui ont une grande capacité à s’hybrider naturellement. Cela rend l’identification précise des espèces difficile, mais la plupart offrent des fruits similaires — de petites baies sucrées, pourpres à maturité, très appréciées autant par la faune que par les humains.
Atouts pour l’aménagement
L’amélanchier est un incontournable dans un aménagement comestible et indigène. Il fleurit abondamment au printemps avec de jolies fleurs blanches, qui laissent place à de délicieux petits fruits comestibles en début d’été. Ces fruits, communément appelés “petites poires”, sont délicieux! C’est une plante très polyvalente, résistante, qui attire oiseaux, abeilles et papillons tout en demandant peu d’entretien.
Pour découvrir toutes les raisons pour lesquelles l’amélanchier mérite sa place dans votre aménagement, visitez mon blogue dédié à cette merveilleuse indigène :
7. Raisin d’ours (Arctostaphylos uva-ursi)
Description générale
Le raisin d’ours est un petit arbuste rampant, rustique et discret, qui forme de jolis coussins végétaux persistants. Son feuillage coriace, d’un beau vert lustré toute l’année, est accompagné au printemps de fleurs en clochettes blanches ou rosées, suivies en fin d’été de baies rouges qui rappellent la canneberge, bien qu’un peu plus sèches et astringentes.
Utilisation en aménagement
Ce couvre-sol est particulièrement adapté aux terrains pauvres, sablonneux ou acides, en plein soleil. Très bas (environ 15 cm de hauteur), il s’étend lentement mais sûrement (jusqu’à 40 cm et plus), et forme un tapis végétal dense qui stabilise les sols grâce à ses racines profondes. On le retrouve souvent dans les clairières ou sur les talus, où il joue également un rôle écologique en limitant l’érosion.
Résistance naturelle
Le raisin d’ours est reconnu pour sa résilience exceptionnelle. Il peut ralentir la progression des incendies en milieu naturel, agissant comme une barrière végétale protectrice. Sa rusticité (zone 2) en fait un choix de premier plan dans les climats nordiques.
Usages comestibles et médicinaux
Ses petits fruits rouges, bien qu’un peu secs, sont comestibles et riches en vitamine C et A. On les utilise souvent cuits, en confiture, en compote ou mélangés à d’autres fruits. Séchés, ils peuvent enrichir les soupes et les ragoûts. Les feuilles, quant à elles, sont réputées en phytothérapie pour leurs vertus antibactériennes, diurétiques et anti-inflammatoires, notamment pour les troubles urinaires et digestifs. Attention toutefois : à consommer avec modération, tant pour les fruits que les feuilles.
Intérêt écologique
En plus d’attirer les pollinisateurs au printemps, le raisin d’ours nourrit la faune, notamment les ours (d’où son nom), qui raffolent de ses baies.
À retenir
Un excellent couvre-sol persistant à intégrer dans un aménagement bien pensé, en plein soleil, sur sol sec ou acide. Une belle option à la fois ornementale, comestible et médicinale.
8. Thé des bois (Gaultheria procumbens)
Alias : Gaulthérie couchée
Description générale
Le thé des bois est un petit buisson rampant d’environ 10 cm de hauteur, qui peut s’étendre jusqu’à 45 cm de large. Cette plante indigène du Québec est un excellent couvre-sol persistant, particulièrement adapté aux milieux forestiers. On la retrouve souvent sous les conifères, où elle prospère sur des sols acides, riches en matière organique et bien drainés.
Floraison et fructification
Dès le mois de juin, elle produit de délicates clochettes blanches, discrètement nichées sous son feuillage lustré. À l’automne, ces fleurs laissent place à de petites baies rouges brillantes, comestibles et au goût distinctif rappelant la menthe poivrée ou la “paparmane”. Ces fruits persistent souvent tout l’hiver, nourrissant oiseaux et petits mammifères durant la saison froide.
Usages comestibles et médicinaux
Les feuilles et fruits du thé des bois peuvent être utilisés en infusion ou en cuisine. Leurs arômes rafraîchissants rehaussent boissons, desserts ou confiseries. Ils sont également à la base de la fameuse huile de gaulthérie, souvent utilisée pour aromatiser chewing-gums, bonbons et dentifrice. En phytothérapie, la plante est appréciée pour ses vertus analgésiques, anti-inflammatoires et astringentes, et est particulièrement utile pour soulager les douleurs musculaires, les rhumatismes et les maux de tête.
Atout écologique et ornemental
Ce couvre-sol rustique (zone 3) est à la fois fonctionnel et esthétique : il aide à stabiliser le sol, limite l’érosion, et enrichit la biodiversité locale en attirant pollinisateurs et faune forestière. Il préfère les sites mi-ombragés, bien qu’il tolère l’ombre complète, et s’intègre à merveille dans les aménagements naturalistes ou les jardins de plantes acidophiles.
⚠️ Mise en garde – Identification essentielle avant de consommer
Dans nos forêts, plusieurs plantes à feuillage persistant et petits fruits rouges se ressemblent — comme le thé des bois (Gaultheria procumbens), le raisin d’ours (Arctostaphylos uva-ursi) et l’airelle vigne d’Ida (Vaccinium vitis-idaea). Or, chacune se consomme différemment : certaines parties sont comestibles, d’autres sont seulement médicinales, et parfois, une mauvaise utilisation peut entraîner des effets secondaires ou des interactions avec des médicaments. Il est donc primordial de bien identifier chaque plante avant toute consommation et de se renseigner précisément sur les usages permis. En cas de doute, mieux vaut s’abstenir ou consulter un spécialiste des plantes indigènes.
9. Ribes – Gadelliers et groseilliers
Description
Le genre Ribes regroupe une grande diversité d’arbustes fruitiers, dont plusieurs sont indigènes au Québec et au Canada. Parmi les espèces locales, on retrouve notamment le gadellier d’Amérique, le gadellier rouge sauvage et le gadellier glanduleux, comme le confirme la base de données botanique VASCAN. On rencontre aussi naturellement des groseilliers à maquereau un peu partout au pays, à l’exception du Grand Nord.
En tout, au moins 12 espèces indigènes du genre Ribes poussent sur le territoire canadien. À cela s’ajoutent de nombreuses variétés hybrides, sélectionnées pour leurs qualités gustatives et aujourd’hui disponibles sur le marché horticole.
Pour apprendre à mieux identifier les différentes espèces de Ribes et découvrir d’autres arbustes fruitiers comestibles, je vous invite à lire l’article que j’ai consacré à ce sujet :
À la découverte des arbustes fruitiers de la famille des Ribes
10. Ronce odorante (Rubus odoratus)
Description générale
La ronce odorante est un arbuste buissonnant de 2 m de haut et de large, avec de grandes feuilles semblables à celles de l’érable. Ses fleurs roses apparaissent de mai à août, suivies de fruits rouges, au goût légèrement acidulé rappelant parfois le yaourt et ayant l’apparence d’une grosse framboise aplatie.
Utilisation en aménagement
Elle préfère la mi-ombre, mais pousse aussi bien au soleil ou à l’ombre, et demande un sol frais et bien drainé. Idéale pour créer des massifs ou écrans dans des zones ombragées, elle peut s’étendre grâce à ses rhizomes puissants.
Usages comestibles et médicinaux
Les fruits se consomment frais ou en gelée, sirop ou tarte. Les feuilles et racines sont utilisées en décoction pour leurs vertus astringentes et diurétiques, notamment contre les inflammations et maux de gorge.
Intérêt écologique
Plante hôte pour papillons, elle attire les pollinisateurs et contribue à stabiliser les sols grâce à son vaste système racinaire.
À retenir
Un arbuste ornemental, comestible et médicinal, idéal pour les coins ombragés. Attention! C’est important de bien le gérer pour éviter sa propagation trop importante.
Sources des photos : Aiglon Indigo
11. Myrique baumier (Myrica gale)
Description générale
Le myrique baumier est un arbuste indigène de 1,5 m de haut et de large, au feuillage vert foncé dégageant une odeur résineuse et aromatique caractéristique. Sa floraison apparaît au printemps, avant les feuilles regroupées en chatons. Il pousse en sol frais, humide, souvent en bordure d’eau, en plein soleil ou à la mi-ombre.
Utilisation en aménagement
Plante idéale pour stabiliser les berges, elle crée des monticules secs favorables à la nidification du canard noir et de la bécassine des marais. Résistante, elle tolère les sols pauvres et les zones inondées, enrichissant le sol grâce à sa capacité à fixer l’azote de l’air en symbiose avec des bactéries.
Usages comestibles et médicinaux
Ses fruits, appelés poivre boréal, peuvent être séchés et moulus pour aromatiser salades, couscous, ragoûts et soupes, avec une saveur rappelant la muscade. Les feuilles s’utilisent comme le laurier, en infusion ou pour parfumer la bière, mais leur consommation excessive est toxique. Historiquement, on les utilisait aussi pour éloigner les insectes.
Intérêt écologique
Le myrique baumier joue un rôle essentiel dans la restauration des berges, en stabilisant les sols et en améliorant la qualité du terrain. Il offre un habitat important pour la faune aquatique et semi-aquatique.
À retenir
Un arbuste multifonctionnel, ornemental, écologique et aromatique, parfait pour les milieux humides et la lutte contre l’érosion. Un usage modéré est recommandé en cuisine.
Sources des photos : Aiglon Indigo
12. Aralia racemosa (Aralie à grappes)
Description générale
L’aralie à grappes est une plante indigène des sous-bois ouverts, appréciée pour son feuillage décoratif, sa floraison blanche en juin-juillet, puis ses fruits d’abord rouges, puis noirs à l’automne. Elle atteint environ 1 mètre de haut et de large, et préfère l’ombre et la mi-ombre, dans un sol frais et humide.
Utilisation en aménagement
Parfaite pour les aménagements d’ombre, elle apporte couleur et texture, tout en favorisant la biodiversité. Ses fruits nourrissent oiseaux et chevreuils, tandis que son feuillage dense crée un habitat pour petits animaux et insectes.
Usages comestibles et médicinaux
La racine épaisse, récoltée à l’automne, est utilisée en infusion ou décoction pour traiter les affections respiratoires et les douleurs musculaires. Elle était aussi employée pour aromatiser la bière d’épinette et la racinette (root beer). Les fruits comestibles ont une saveur poivrée et résineuse, idéale en confitures ou en gelées, et sont souvent mêlés à d’autres baies.
Intérêt écologique
Ses fleurs riches en nectar attirent de nombreux pollinisateurs tels que les abeilles et les papillons, en contribuant à la pollinisation croisée. Les fruits fournissent une source précieuse de nourriture pour les oiseaux en fin d’été, notamment lors de la migration. La plante contribue aussi à la stabilisation des sols.
À retenir
Une plante d’ombre ornementale, comestible et médicinale, essentielle pour soutenir la biodiversité et la santé des écosystèmes forestiers.
Sources des photos : Aiglon Indigo
En conclusion
Voilà quelques plantes indigènes comestibles que vous connaissez maintenant un peu mieux — pour le plaisir de les voir pousser… ou, pour certaines, de les goûter. Mais attention : bien que la nature regorge de trésors, il est essentiel de bien identifier chaque plante avant toute consommation.
Toutes les parties d’une plante ne sont pas nécessairement comestibles, et certaines peuvent même être toxiques si elles sont mal utilisées. Il est donc primordial de s’informer adéquatement, de sensibiliser les enfants et les personnes à risque, et de toujours faire preuve de prudence.
En cas de doute, abstenez-vous de consommer. Et n’oubliez pas de vérifier les interactions possibles entre certaines plantes et les médicaments que vous prenez.
Profitez de la richesse de notre flore locale, avec respect, curiosité… et vigilance.
Marie-Joëlle Saucier Paysagiste Conseil offre de l’information à titre éducatif seulement et ne peut être tenue responsable de l’usage que vous pourriez faire des plantes mentionnées. Avant toute utilisation médicinale ou comestible, consultez un professionnel de la santé ou un expert qualifié.
Marie-Joëlle Saucier, Paysagiste-Conseil