Enthousiaste et passionnée par l'aménagement paysager, le jardinage écologique et les projets d'aménagements comestibles, ma soif d'apprendre et de partager mes connaissances sur l'environnement m'anime profondément. Chaque projet représente pour moi une occasion d'expérimenter et d'évoluer. Aujourd'hui, je suis ravie de vous présenter le commencement d'une aventure palpitante, née dès l'acquisition de ma maison en 2010.

À la fin du mois d’août 2023, la première phase du projet est lancée! Cette première étape consiste à retirer l'asphalte d'une section de mon entrée en U.

Depuis que j'ai acheté ma maison en 2010, j'avais une étape bien définie en tête qui devait un jour être franchie. L'idée était de supprimer 1 000 pieds carrés d'asphalte, ce qui représentait environ la moitié de la surface pavée de mon terrain avant les travaux. Cette surface asphaltée générait beaucoup de chaleur pendant les mois d'été, ce qui rendait l'atmosphère inconfortable et étouffante.

Je me rappelle qu’on devait se réfugier sous les arbres à la recherche d'un peu de fraîcheur.

En attendant d'accumuler le budget nécessaire pour les travaux, j'avais dissimulé l'asphalte en disposant de gros contenants (pots) remplis de plantes potagères, et en aménageant un vaste jardin entouré de blocs de béton pour maintenir une structure solide.

Pendant cette période, j'ai saisi l'occasion pour expérimenter différentes cultures de plantes potagères en contenants (pots), afin de comprendre leurs avantages et leurs contraintes. Les plantes tropicales, en particulier, semblent apprécier les pots noirs qui absorbent la chaleur du soleil. Cependant, cela nécessite de grands pots remplis de terre, sinon l'arrosage devient un défi considérable.

Personnellement, je devais arroser une à deux fois par semaine. Les tomates, les poivrons, les physalis et les aubergines ont donné de bons résultats, tout comme le basilic. J'ai également testé le céleri et le céleri-rave, mais ils nécessitaient une surveillance constante en raison de leurs besoins en eau élevés. Peu importe où ils étaient placés, un arrosage plus fréquent était nécessaire.

Depuis que j'ai acheté ma maison, j'ai métamorphosé le terrain en un espace comestible, un laboratoire vivant pour attirer les pollinisateurs et cultiver ma propre nourriture tout en créant un environnement agréable pour vivre et se détendre. 🙂

2023 a été l'année idéale pour entamer la transition de cette nouvelle zone de 1000 pieds carrés vers un aménagement comestible au sol, plus vaste, plus efficace et plus respectueux de l'environnement.

C'est en creusant que l'on trouve des petites surprises. C'est là que j'ai découvert comment les anciens propriétaires avaient construit la fondation de l'asphalte... Peut-être même un peu trop bien fait! 🙂

Ça, c’est l’épaisseur de l’asphalte par endroit. Un gros 6 po d'asphalte, ça fait beaucoup.

 

Étant donné que c’est un aménagement comestible, il était nécessaire de garantir un espace suffisant pour les racines et d’avoir un sol fertile afin de favoriser une production abondante. Cependant, ces conditions ne sont pas présentent dans le 0-3/4.

Les principaux travaux ont nécessité une pelle mécanique, ce qui était inévitable.

J'ai divisé mon projet en 2 sections en raison de l'état du sol. La partie la plus au nord a été réalisée en premier en retirant l'asphalte, révélant ainsi un peu de 0-3/4, un mélange de sable et de terre brune. Cette zone sera plus facile à travailler au fil du temps.

Ainsi, j'ai retiré le 0-3/4 présent pour pouvoir ajouter 12 pouces de bonne terre à potager. J'aime cette terre : elle n'est ni trop riche, ni trop sablonneuse. Par sa composition elle est parfaite pour retenir l'eau et les éléments nutritifs. Étant donné l'espace disponible, j'ai pu travailler de manière stratégique avec mon fournisseur de terre en lui demandant de déposer mes 2 chargements de terre exactement là où je le voulais, ce qui m'a permis de distribuer ma nouvelle terre sans avoir à la déplacer beaucoup.

Au total, 12 verges cubes de terre ont été livrées et installées en 2 jours, avec un peu de créativité. Un excellent travail a été réalisé progressivement. Il y avait des buttes allemandes et quelques zones que je voulais enrichir avant de les enterrer. Il y avait aussi des zones où les racines étaient à protéger en raison des plantations à proximité. Poser de la terre sur un tas de branches n'est pas si simple (c’est un nouveau défi avec la butte allemande)... On ne veut pas écraser le tout par compaction en passant dessus, mais on ne veut pas non plus mettre trop peu de terre et tout arracher en passant le râteau. L'équilibre est essentiel! Pour la finition, je vais utiliser du paillis forestier, car les plantations auront lieu en 2024.

Dans la deuxième section, celle qui est plus au sud et adjacente à Pierre-Beaumont, j'ai eu une petite surprise. Il y avait 6 pouces d'asphalte, puis 12 pouces de 0-3/4, et en dessous, du tuf... Eh bien, je n'avais pas d'autre choix que de faire revenir la pelle mécanique pour creuser plus profondément... J'ai creusé en moyenne 30 pouces afin d’incorporer de nouveaux matériaux... Cet espace va vraiment produire tantôt, n'est-ce pas?

Ma découverte sous le 0-3/4… du tuf rouge...

Étant donné que le sol restant est encore constitué de tuf et que je souhaite enrichir mon aménagement comestible, je ne voulais pas laisser passer cette opportunité d'expérimenter une autre alternative au remplissage de 30 pouces de terre à potager... Vous commencez à voir où je veux en venir, n'est-ce pas?

Après une bonne discussion avec mes fournisseurs, partenaires et agronomes, j'ai décidé de me lancer! Je me suis inspirée du principe de la butte allemande en ajoutant un fond de branches. J'ai saisi l'occasion pour anticiper les tailles sur mon terrain et récupérer tous les déchets (végétaux) pour les mettre au fond... Des grosses branches aux petites, il y en avait suffisamment pour constituer un petit fond solide.

Après quelques discussions supplémentaires et une opportunité saisie, j'ai eu la chance d'obtenir un camion chargé de foin, justement ce qu'il fallait mettre au fond du trou. Vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous. Ce foin sera utilisé pour remplir le fond de la zone au sud, qui a été excavée en moyenne jusqu'à 30 pouces de profondeur. De plus, le fond est encore constitué de tuf, une matière qui ne présente pas de propriétés enrichissantes pour le sol.

Cette vidéo montre clairement la couche de branches et le monticule de foin qui sera étendu par-dessus. On observe également du Texel qui entoure la zone. L'objectif était de retenir le contour en attendant le remplissage. J'avais craint que les fortes pluies ne fassent dévaler le tout.

Eh oui! Du foin par-dessus les branches. Cela va fournir de la matière organique à court terme pour mes plantes et les branches à moyen terme.

On peut voir le foin installé. L'objectif est de le répartir uniformément.

Ensuite, il y  aura une couche de terre et pour terminer, du paillis forestier.

La prochaine étape interviendra l'année prochaine lorsque je vais vider mon jardin sur l'asphalte... Je ne vais tout de même pas jeter ce sol fertile? On récupère tout.

De nombreuses vidéos des différentes étapes seront partagées sur Facebook et accessibles sur ma chaîne YouTube pour les curieux.

Nouvelle zone potagère pour 2024

Cette année, je vais exploiter une partie de mon terrain pour créer mon potager sur butte allemande. Comme je suis en train de réaménager mon espace, une partie de mon potager actuel ne sera plus utilisée. La terre, qui a été travaillée au fil des ans, sera déplacée vers une nouvelle zone comestible.

Étant donné que je réduis la taille de mon potager, dont j'ai profité pendant quelques années, il était indispensable pour moi de trouver une nouvelle zone. C'est une expérience, mais je crois que cette zone ensoleillée est le meilleur choix en attendant que les nouvelles plantations poussent. À suivre...

Dans un prochain blogue, je vous donnerai plus de détails sur le concept de la butte allemande.

En début janvier, profitant du sol non gelé et des températures douces, j'ai décidé de créer un autre secteur qui servira de potager annuel; bénéficiant d'un peu plus d'ombre en été tout en étant bien ensoleillé au début et à la fin de la saison. J'avais prévu de préparer cette zone au printemps en utilisant la terre de mon jardin pour remplir la surface. Avec le sol non gelé, j'ai saisi l'occasion pour créer une section assez grande qui pourra accueillir ma toute nouvelle couche froide portative, construite par mon père. Avant de mettre de la terre, j'ai récupéré quelques branches et déchets de potager pour créer une mini butte allemande (inspirée de ce concept). Avec des matériaux qui se décomposent rapidement sous ma terre, je devrais obtenir un sol riche pour la saison prochaine. Cette zone a été planifiée adéquatement, car mon objectif cette année est de planter des plantes potagères précoces comme la salade, le pakchoï, les radis, le mesclun et la roquette. Ce secteur est situé en plein soleil au printemps et à l'automne, mais pendant l'été, il bénéficie d'un peu plus d'ombre en raison des arbres environnants. Ça devrait être un bon endroit!

Dans ce nouveau grand secteur de 1000 pieds carrés, je vais également :

  • Planter quelques nouveaux arbres, dont un prunier greffé 3 en 1, un poirier greffé 3 en 1, 2 plum chums (hybrides de prune et de cerise) et un arbre mûrier.
  • Aménager quelques zones pour mes arbustes fruitiers, car certains seront déplacés pour mieux profiter de l'ensoleillement et demanderont moins d'eau, en plus d'ajouter des arbustes pour combler les espaces vides.
  • Prévoir seulement 10 rouleaux de gazon pour verdir le bord de la rue, en espérant que le gazon restera beau et servira de tampon à ma zone comestible.

Encore du plaisir et du travail pour les années à venir. Il faut travailler stratégiquement pour obtenir de bons résultats et travailler judicieusement avec la nature. Travailler le sol est une chose, déplacer les végétaux en est une autre et planter en est une troisième. Chaque geste devrait être fait dans des conditions météorologiques idéales pour être plus efficace.

Mon objectif est de réduire ma consommation d'eau pour mes aménagements comestibles, et pour cela, je dois bien préparer mon sol et lui fournir tous les bons éléments pour l'aider à retenir l'eau pour mes plantes. Je suis chanceuse dans mes péripéties, car la nécessité d'utiliser une pelle mécanique pour enlever l'asphalte a créé une opportunité pour intégrer de nouveaux matériaux. Nous ajouterons donc de la biodiversité dans le sol, pas seulement au-dessus, mais aussi en dessous. C'est là que je fais appel à mes contacts et à leurs connaissances. J'ai encore beaucoup à apprendre, et surtout, j'adore faire des expériences. Il y en aura partout sur ce terrain de la biodiversité!

La nature, la biodiversité hors sol et dans le sol, la biodiversité végétale et la nourriture pour combler mes papilles gustatives et mes envies d'expérimentation… Qu'y a-t-il de mieux pour rester occupée et/ou se détendre tout en contemplant le beau paysage? L'équilibre entre le vert, la terre, le bois et la structure humaine est possible.

Bon printemps!

Marie-Joëlle Saucier, Paysagiste Conseil